Carnet de route
Traversée de la Dent de Crolles - Par la grotte Annette - Chartreuse
Le 23/10/2010 par Ivanne Gauthier
Ce samedi d’octobre nous sommes 12 au parking de départ (rassurez-vous d'emblée : on sera 12 aussi à la sortie !). Certains se demandent s'ils sont claustrophobes ou pas (ouf, personne ne le sera).Eric nous annonce une marche d'approche d'une heure. Pour s'échauffer, précise-t-il. Oui, ou … pour tchatcher avec les copines avant la grotte, car j'ai l'idée (qui s'avérera juste) que cela sera moins pratique après, en rampant dans un boyau.Equipement à l'entrée de la grotte. La photo immortalise l'échantillon coloré de nos vieilles nippes, bleus de travail et combinaisons plus techniques.Yvan et Eric, nos encadrants, préparent les lampes à acétylène et nous voilà partis … pour 7 heures (mais ça, on ne le sait pas encore ; en reconnaissance à deux, ils ont mis 5 heures 30).Le début est ralenti par deux rappels enchaînés pour franchir les premiers puits.Après, le groupe se divise spontanément en deux et la progression s'effectue au rythme du terrain varié : rappels, remontées sur poignée Jumar dans les portions inclinées, court pas d'escalade, parcours en position debout, voûtée, accroupie, à quatre pattes, en rampant sur le ventre … et même sur le dos (histoire, je pense, d'homogénéiser les bleus sur tout le corps, parce que, oui … on rampe dans des blocs, sur des pierres …).On passe éboulis, chaos, chatières, méandres ; propices à de belles ambiances.Revoir le visage des copains après 60 m de rappel, presque coincée entre deux parois, sans plus rien voir ni au-dessus ni en dessous … est un PUR plaisir.Notre itinéraire en traversée (et non en aller-retour, ce qui est rare) procure la chance de découvrir sans cesse.Pourtant, au bout de 6 heures, la fatigue se fait sentir :- On sort dans combien de temps ?- Aucune idée, répond Eric. Je me rappelle plus où on en est par rapport à la sortie.- Bon … ben … on verra alors…On rejoint l'extérieur sans encombre.Etrange impression de recontacter le "dehors". Malgré le ciel plombé, l'averse menaçante, on apprécie tous, je crois, de renouer avec l'air libre, la lumière du jour déclinant et le paysage à perte de vue.Nous voilà plus boueux qu'au départ, plus fatigués aussi, mais plus riches d'expérience et de vocabulaire (j'ai appris le terme "déchauler" … ce qui veut dire ? … vous croyez quand même pas que je vais vous le divulguer comme ça ! La culture … ça se mérite … faut ramper …), et surtout un peu plus heureux.Merci Eric, merci Yvan.