Carnet de route

Mur de glace du Gioberney - Ecrins
Le 09/07/2010 par Clement Adeline
Une sympathique et longue course se profile ! Le groupe se forme tant bien que mal : Stephan, David, Didier et Clément, le tout encadré par Boris Panfiloff, guide habitué et habituel des sorties de l’été.Plusieurs coups de fil sont échangés les jours précédents la course : la météo est bonne, les participants sont très motivés. Mais Boris est inquiet, dans son équipe : Didier est expérimenté, Clément a participé à l’ascension de la Meije Orientale avec lui la saison passée, les autres participants restent une inconnue pour lui. Après réflexion, le glacier des Violettes n’est pas retenu, et c’est le Gioberney et son mur de glace qui sont au programme !Le rendez vous est donc donné en fin d’après midi le samedi au refuge de la Pilate. Sous un ciel bleu, et un soleil ardent, l’approche n’est pas spécialement un plaisir mais elle nous rapproche de la fameuse bière pression du refuge.Pas le temps de contempler le cirque glaciaire de la Pilate ou de discuter avec les différentes cordées que le repas est servi. La conversation à table tourne évidemment autour de ce fameux mur de glace… Une précédente équipe du CAF en été 2008 s’y était attelé. Chacun s’imagine dans les séracs, qui allait être en cordée autonome ?…Car il faut bien l’avouer, si Boris n’était pas chaud pour le Pelvoux, le mur ne lui faisait pas froid aux yeux avec un groupe qui n’a pas beaucoup d’expérience dans de la glace « verticale »… C’est finalement au dessert que Boris fait son entrée. Dans un premier temps l’équipe fait connaissance et s’échange leur expérience personnelle. Et timidement il est décidé que Boris prendra en flèche Stephan et Didier tandis que Clément et David formeront la cordée autonome.Debout 4h, départ à la frontale. Le groupe attaque droit dans les rochers sans sentier ni cairn pour accéder à une série de vires, puis cramponner pour une traversée enneigée et parvenir au pied du mur. Les piolets sont ajustés, les crampons sont sanglés, les broches à portée de main, l’ascension du mur peut débuter ! Clément, coaché par Boris commence à grimper en parallèle mais dès les premiers mètres un souci se profile : il a un problème de crampons…Une halte s’impose pour sangler différemment les crampons.Deux broches plus loin, la glace se relève impliquant une contrainte plus importante sur les crampons qui se traduit inévitablement un déchaussage 7 m en dessous du premier relai. Tant bien que mal, il se hisse jusque Boris en étant vaché sur sa corde. Le verdict est sans appel, Clément doit redescendre… La chaussure est devenue trop souple et ne supporte plus les fortes contraintes avec les crampons… Très déçu et résigné, il rejoint le groupe plus bas.Il faut prendre une décision : soit Boris en tête avec 3 personnes en flèche et Clément qui rentre seul (pas très sécu), soit la cordée autonome qui rentre bredouille, ou une troisième solution qui sera mise en œuvre : David et Clément, contournent le mur par le glacier de Says tandis que Didier et Stephan suivent Boris dans la glace.Un rendez-vous est donné sous le sommet, qui laissa une bonne heure aux deux malheureux de parfaire leur bronzage en attendant la cordée de trois qui enchaina trois longueurs dans une glace sorbet, vive ou lisse suivant les endroits !Le sommet se fit sous un soleil de plomb et une chaleur intense. Courte halte à 3352m pour se restaurer, tri du matériel et descente par la voie normale sans oublier de bonnes glissades sur la neige. Au refuge, les affaires sont chargées dans les sacs et voila reparti la fine équipe sur un long retour qui acheva définitivement les talons de Stephan !...Conclusion de cette course : Clément doit changer ses chaussures, Stephan doit rajouter des semelles pour prévenir des ampoules, et surtout quel bonheur de pouvoir partager l’ivresse des hauteurs par n’importe quel chemin plutôt qu’une plage bondée de monde.