Carnet de route

Clin d'oeil au Valgaudemar - Valgaudemar
Le 30/08/2008 par Sylviane Pinzetta
En montagne, toutes les vallées sont belles…Chacune a son relief, son habitat, son histoire. Il en est une qui mérite d’être visitée: c’est celle du Valgaudemar. En effet, cette vallée fait partie du Parc National des Ecrins et offre une multitude de possibilités avec peu de déplacements en voiture.Si le tourisme fait vivre cette vallée, une certaine activité pastorale perdure. L’exploitation agricole y trouve encore sa place et les troupeaux de moutons y sont très nombreux. Ici, pas de station de ski ce qui permet aux villages de conserver une certaine authenticité, sans oublier l’accueil particulièrement chaleureux de ses habitants.Tourtons, oreilles d’âne, ravioles… sont les spécialités culinaires du pays. En séjour avec Corinne chez la famille Barban à St-Jacques, nous avons dégusté les oreilles d’âne…un régal !Nous y reviendrons pour d’autres spécialités annoncées et le repas de la chèvre…Une autre raison aussi pour revenir… Nous voudrions bien connaître l’énigme des six cabanes au dessus de St-Maurice. La montée y est rude jusqu’à la cabane de la Salette. Oui, elle est bien ouverte, accueillante, propre. C’est une chance de pouvoir y faire une halte en cas de mauvais temps. Il y a si peu de cabanes ouvertes actuellement en montagne ! En poursuivant le sentier qui conduit au col de Menoux, nous passons devant les six cabanes. Quelles constructions particulières ! … Ces cabanes de forme semi-cylindrique ont été bâties en pierres sèches. A quelle époque ? Pour quel usage ? Quand ont-elles été abandonnées ? Nous attendons les réponses.Récemment, fin août, j’organisais une semaine de randonnée dans cette vallée.J’étais partie en reconnaissance d’itinéraire au col de Pétarel et au col de Béranne.De retour au parking des Portes, occupé par une seule voiture, la mienne, je rencontre une dame d’un certain âge que je salue. La conversation s’engage… Cette dame était en séjour à la Chapelle en venant de Paris par les moyens de transport public. Je lui propose de la véhiculer et nous nous retrouvons à la terrasse de son hôtel. Riche d’un beau palmarès montagnard en alpinisme comme en ski de randonnée, et âgée maintenant (83 ans), elle avait choisi le Valgaudemar pour se promener tranquillement sur les sentiers sans trop de dénivelée. Elle pouvait encore admirer les sommets gravis.Quelle belle vieillesse ! Mais pourquoi vieillesse ?Je dirais plutôt: «belle image d’une jeunesse conservée ! …»Villars Loubière ! L’étape ô combien appréciée du Tour de l’Oisans, surtout en dormant dans la grange de M. Armand. Il nous accueillait dans sa maison et nous bavardions devant un verre de génépi agréablement offert. Et la limonade servie par «mémé» dans ce café en bordure de route !C'était un breuvage inégalable après la longue descente du col de la Vaurze sous le soleil ardent (oui, j'ai souvent fait le Tour de l'Oisans à l'envers !).«La mémé», avec l'accent déjà méridional de la vallée, nous racontait de nombreuses anecdotes (pas besoin d'Internet). Elle s'intéressait aussi à ses clients. «D’où venez-vous ? Vous allez où ? Vous dormez où ?» «Dans la grange de Marcel Armand…» «Ah oui chez ce jeune…» Tout est relatif… Notre «mémé» avait dépassé les 80 ans et Marcel avait franchi le cap des 60 ans…Depuis le café existe toujours sans «mémé». Peut-on encore y trouver de la limonade ? Je ne sais pas. Du coca sans doute.La grange de Marcel est toujours là et sa maison est transformée en gîte.Chalance ! Quel merveilleux belvédère sauvage ! … Pas d’eau au refuge non gardé mais on peut quand même se désaltérer en faisant un choix parmi les boissons laissées en libre service par le responsable du refuge. Un tronc est prévu pour le paiement. Voilà encore une marque de confiance.En marchant tranquillement sur le sentier du Ministre, avec ma mère et des amis, nous avons rencontré une famille. Quelle équipe ! Des sacs énormes sur le dos des parents et des enfants (7 et 9 ans). Ils allaient camper. Ambiance militaire. Il faut en baver pour faire de la montagne. Telle était la devise des parents. Pauvres gamins ! Feront-ils de la montagne plus tard ? Pas sûr…Il est pourtant si facile de prévoir un circuit pour de jeunes enfants, avec nuit en refuge… vers Chabournéou ou le Pigeonnier…Ah, le Pigeonnier ! Voilà un refuge qui mérite une halte. Rencontrer son gardien, Georges Perrier, vous laisse des souvenirs. Son sens de l’accueil, son «numéro du soir», son souci d’embellir son refuge à l’extérieur, comme à l’intérieur, en font un personnage hors du commun.Gastronomes, randonneurs, personnes âgées, enfants… et les alpinistes trouveront-ils une course à leur niveau ? Pas de souci… Ils iront rendre visite à l’Olan, la Pointe Chabournéou, le Sirac… Bon, je ne vais pas énumérer les 30 sommets de plus de 3000 m de la vallée. A chacun de faire son choix…Alors à quand le rendez-vous dans le Valgaudemar ?