Carnet de route

Raid massif Silvretta - Autriche et Suisse

Le 10/03/2012 par Caroline Hanania

Raid à skis dans le massif de la SilvrettaAutriche et SuisseDu samedi 10 au samedi 17 mars 2012 Présentation de l’équipe des 9Bergfurher (notre guide gentil organisateur) : DidierCo-organisateurs : Sylvette et ThomasRandonneurs aguerris : Stephan, Michel et Michel (renommé MdB pour éviter toute confusion)P’tit nouveau Caf PdO : FrédéricOutsider : Gilou du Caf Grésivaudan (pour l’instant), ami de Didier, qui se joint à nous au dernier moment et prend la lourde responsabilité des comptesRapporteuse : CarolinePréparationQuelques jours avant le départ un apéro dinatoire est organisé chez Thomas.On rêve devant la carte et peaufine l’itinéraire et ses différentes options.On tente de se familiariser avec les noms bien compliqués, pour nos oreilles latines, des refuges et sommets.On parle matériel de sécurité glacier, individuel et collectif.On revisite la liste pense bête fournie par Didier pour les affaires personnelles et on reste perplexe devant la gourde de « 1 litre un tiers ».On se rassure sur la météo qui semble bonne.Enfin on boit quelques bières accompagnées de charcutailles et fromages pour se mettre dans l’ambiance.Samedi 10 : Bourg d’Oisans (740 m) / Feldkirch (443 m) - AutricheD- : 300 m (mince pour une fois que ça descend on est en voiture)Départ de BO vers 8h30.Nous nous retrouvons dans le flot des retours des derniers vacanciers de février.Pour eux c’est fini mais pour nous…ça commence !Après un peu moins de 600 km et 8h de route semée d’arrêts divers et variés (douanes, pique-nique, achat de francs suisses et de vignettes d’autoroute) nous atteignons Feldkirch et son auberge de jeunesse.Petit tour en centre ville pour se dégourdir les jambes. Thomas cherche désesp��rément un rouleau de gros scotch pour renforcer son sac à dos qui menace de craquer. Il ne le trouvera pas. Stephan repère les bières et spécialités autrichiennes qu’il compte acheter sur le chemin du retour.Côté animation Feldkirch c’est plutôt très tranquille pour un samedi. Les magasins ferment à 18h.De retour à l’auberge, nous trinquons à l’avance au succès du raid avant d’attaquer une raclette.Faut bien prendre des forces.Dimanche 11 : Feldkirch (443 m) / Ischgl (1370 m) / Refuge Heidelberger (2264 m)D+ : 900 m Départ sans stress de Feldkirch pour Wirl (environ 1h30 de route), petite station de ski qui sera notre lieu d’arrivée samedi prochain. Nous y laissons les voitures avant de prendre la navette pour Ischgl, station située à une dizaine de kilomètres.Côté météo, ce n’est pas vraiment ça. Nuages et plafond bas, autrement dit jour blanc.Le groupe se scinde en 2- 900 m de dénivelée pour, je cite le topo, « une interminable montée de 5 heures vers le refuge Heidelberger »- 300 m de dénivelée en prenant les remontées mécaniques (22,50 € le forfait à partir de 14h), pour Didier et moi-même. Comme on des gentils on se charge des cordes.On se retrouve tous au refuge, très confortable avec douches, dortoirs spacieux, nappes sur les tables et éclairage cosy.Diner à 18h.C’est un peu tôt pour des frenchies, surtout quand on nous annonce un petit déjeuner à partir de 7h. Ce sera pareil dans les autres refuges, alors autant s’en souvenir. Au dîner soupe (classique), salade (ça c’est plutôt rare dans nos montagnes), plat de résistance (avec option végétarienne systématiquement proposée en Autriche) et dessert (crème bien chimique). Les serveuses sont mignonnes mais pas très typiques. On les aurait aimées en robes rouges brodées, chemises blanches et longues nattes blondes. Tant pis.Côté boisson, les bières s’imposent en taille XL de 0,5 litre. Les petits formats font 0,3 litre.La 25 cl n’a pas cours dans ces contrées…Après diner Steph sort un jeu de tarot logoté Alpe d’Huez et Gilou comptabilise soigneusement les bières consommées par chacun (et croyez-moi, c’est du boulot !).Petit rituel qui se renouvellera tous les soirs ou presque. On se couche comme des poules.Lundi 12 : Refuge Heidelberger (2264 m) / Breite Krone (3079 m) Kronenjoch / Refuge Jamtal (2165 m)D+ : 800 mPetit déjeuner buffet. On fait le plein d’énergie et ponctionne de quoi pique-niquer : pain, fromage et charcuterie. Pas d’état d’âme, c’est compris dans la demi-pension, de même que le marshtee, sorte de tisane couleur grenadine dont on rempli les thermos.En Autriche, ça se passe comme ça.Départ vers 8 h. Il fait très beau et ça va durer toute la semaine (donc je ne le répèterai pas !).Le premier sommet de la semaine, le Breite Krone, est assez déplumé, un peu caillouteux et la neige est gelée. Bref, il ne nous laissera pas un grand souvenir, mais pas grave, le meilleur est à venir.Vers 13 h nous atteignons le refuge Jamtal où notre casse croute est complété par la soupe offerte pour toute arrivée avant 16 h.Ici pas de serveuses mais des serveurs bien musclés qui ressemblent à des videurs de boîte de nuit. Pendant 2 jours ils nous impressionneront par leur capacité à empiler sur un seul bras d’imposantes piles d’assiettes.Par contre côté amabilité et sourire ils ne sont pas très performants.Cette première vraie journée de raid ouvre la longue liste des bonus qui seront accomplis par les plus performants randonneurs du Caf PdO.Donc vers 14h, en plein cagnard, 3 projets voient le jour :● Unt.Augstenfermer (2740 m), soit 600 m de dénivelée pour Sylvette, Tom, Michel et MdB● Haagspitz (3029 m), soit 900 m de dénivelée pour Didier, Gilou et Steph● Terrasse du refuge, soit 0 m de dénivelé pour Fred et moi-même, avec option douche chaude (2€)Première journée très convaincante !Le temps : soleilLa neige : poudreuseL’ambiance : décontractée. Le gente masculine seraséduite par deux sympathiques randonneuses,une polonaise et une écossaise (si j’ai bien suivi), que nous retrouverons sur les mêmes parcours quenous pendant 3 jours.Mardi 13 : Refuge Jamtal (2165 m) / Fuorcla Chalaus / Augstenberg Spitz (3228 m) / Refuge Jamtal (2165 m)D+ : 1100 mCe matin nous partons avec des sacs légers. Ouf !Lente et longue montée en dévers sur la gauche du refuge.Le passage du col Fuorcla Chalaus est suffisamment raide et caillouteux pour que nous mettions les skis sur le sac et finissions à pieds. Une corde est installée mais elle servira davantage à la descente. Au col, ça souffle et nous nous sauvons rapidement vers le vallon de gauche d’où nous apercevons notre objectif.En fait il y a 2 sommets. Nous partons d’abord vers celui de gauche, puis Gilou et Tom décident que c’est celui de droite qu’il faut viser. Demi-tour toute.Une fois en haut la polémique continue, les cartes sortent du sac (mieux vaut tard que jamais). Il semblerait que la bosse de gauche soit plus élevée de 3 mètres. Donc on n’est pas sur le « vrai » sommet…A la descente Didier, Gilou, Tom et Steph repeautent pour environ 50 mètres de remontée, puis finissent à pied. Sylvette, Michel, Fred, MdB et moi-même descendons direct et attendons tranquillement que le groupe se reforme au col.Descente plus ou moins pendus sur le bout de corde, puis à skis avant le bonus : Jamjoch Spitz ( 3156 m), soit une remontée de 600 m (je prendrais la tangente refuge après 200 m !)Soirée sans histoire.Mercredi 14 : Refuge Jamtal (2165 m) / Ob. Ochsenscharte / Dreilander Spitz (3197 m) / Refuge Wiesbadener (2443 m)D+ : 1000 mLes sacs sont à nouveaux pleins. Grrrrhh !Longue remontée du vallon avant de bifurquer vers la droite. La trace est bien raide, comme c’est souvent le cas depuis le début du raid. Mais bon, en retracer une plus douce demanderait une énorme énergie compte tenu de l’épaisseur de neige. Nous faisons donc avec.Au col nous laissons skis et sacs, mettons les crampons et sortons les cordes pour partir à l’assaut du Dreilander Spitz. Le début est débonnaire pour ceux qui ont une petite pratique alpine, puis la fin est une arête assez aérienne, peu difficile mais où toute chute serait fatale.Nous laissons passer nos deux copines polonaise et écossaise, qui nous ont précédés au sommet, puis nous lançons tranquillement sur le fil.Joli pic où l’on est un peu à l’étroit à 9. Nous ne tardons pas à redescendre.Pause déjeuner à l’écart du remue ménage du col (croisement de ceux qui arrivent et ceux qui partent) puis descente vers le refuge Wiesbadener. Ce refuge nous en parlons depuis que Steph nous a envoyé, quelques jours avant le départ, le lien du récit qu’un groupe de français a posté sur Camp to Camp. Il y est mentionné, je cite, «  montée à la Wiesbadener Hütte. Accueil extra par deux jeunes filles pétillantes. Soooo, you're welcome :) ».Et on ne sera pas déçus ! « Pétillantes » n’est pas assez fort, c’est un véritable show auquel les deux minettes se livrent, à grand renfort de sourires et roulements de hanches dans des jeans moulants. Beaucoup d’extravagance, un niveau sonore incongru en montagne et au final des verres vides qui s’accumulent sur toutes les tables. Comment résister à l’invitation permanente à boire un coup ? (d’un point de vue marketing, la technique est très efficace).Conséquence, les candidats au bonus sont peu nombreux cet après-midi. Sylvette, Didier, Tom et MdB montent au Tiroler Sch. (2935 m)Gilou et Steph boivent des bières torses-nus tout l’après-midi (d’autant que polonaise et écossaise sont également là…), Michel teste un méga Apfelstrudel.Nous avons également tout le temps de repérer le début de l’itinéraire de demain.  Jeudi 15 : Refuge Wiesbadener (2443 ) / Buin Lücke  / Piz Buin (3312 m) / Egghorn Lücke / Silvrettahorn (3244 m) /  Refuge Silvretta (2341 m/D+ : 1500 mAujourd’hui c’est le jour J, le jour du Piz Buin, qui, je l’avoue, a longtemps été pour moi une marque de crème solaire avant de devenir un sommet à atteindre.Exceptionnellement nous ne commençons pas par des kilomètres de plat (ce sera pour plus tard malheureusement) mais cheminons rapidement dans une pente assez raide et sous des séracs. Il y a vraiment beaucoup de monde ce matin et c’est à la queue leu leu que nous atteignons un grand glacier peu pentu que nous traversons jusqu’au col.Nous y laissons les skis, allégeons les sacs, sortons crampons et piolets et partons à la conquête du Piz Buin. Pas d’escalade mais un petit couloir assez expo, un peu raide, avec de la glace ici ou là et une corde bienvenue qui pendouille au bon endroit. Le haut est une marche facile jusqu’au sommet.Nous profitons un bon moment du panorama avant de nous lancer dans la descente, plus délicate que la montée. Tout se passe bien. Pause déjeuner au col. C’est là que nous disons au revoir aux copines polonaise et écossaise qui retournent au refuge Wiesbadener alors que ce soir nous serons en Suisse. Snif !Descente à skis et repeautage pour le bonus, que tout le monde fera aujourd’hui.Et pour cause ! Elle est bien tentante cette Silvretta qui a donné son nom au massif.Au col nous laissons skis et sacs et partons légers dans une pente de neige à première vue peu attractive. En montant nous découvrons une très belle arête de neige, avec quelques rochers et hop, c’est le sommet ! Bien plus joli qu’on ne le pensait, avec une belle ambiance alpine et la traditionnelle croix en bois.Comme en plus nous sommes seuls et qu’il ne fait pas froid, on prend tout notre temps.Nous arrivons au refuge Silvretta, en Suisse, fourbus mais trèscontents de la journée. On trinquera avec de belles chopines…et Gilou s’arrachera un peu les cheveux avec les comptes en francs suisses.Nous déplorerons en chœur l’inflation du prix des bières (5 €au lieu de 3,70 €) et de la demi-pension (50 € au lieu de 45 €en moyenne).D’autre part le confort est bien plus spartiate que celui des refuges autrichiens : des vrais dortoirs étriqués, pas de chauffage,pas d’eau chaude. Un peu comme en France quoi !Vendredi 16 : Refuge Silvretta (2341 m) / Rote Furka (2650 m) Schneeglocke (3223 m) / Refuge Madlener (2000 m)D+ : 1000 mNous quittons sans déplaisir la Suisse pour l’Autriche et commençons par remonter le vallon descendu hier avant de bifurquer vers la gauche.Cette première montée est un peu raide et la neige dure. Nous mettons les couteaux et sortons nos plus belles conversions.Arrivés au col, ça y est, on est en Autriche.Première descente en poudreuse, repeautage.Au pied du Schneeglocke, certains mettent skis sur le sac et crampons aux pieds, d’autres ont les couteaux. Chacun prend l’option qui lui convient le mieux. Et pour finir c’est une arête neigeuse qui nous mène au sommet et sur laquelle nous croisons ceux qui redescendent, à pieds.Mais au Caf PdO on n’est pas du genre à faire les choses à moitié. On a monté les skis pour redescendre de l’autre côté et, même si la pente n’est pas très engageante, il ne sera pas dit qu’on s’est dégonflés !Et on y va…prudemment. Neige en configuration « gros sucre » sans aucune cohésion.Gilou et Tom chaussent rapidement les skis, le reste de la troupe attend que la pente soit moins forte, la neige plus portante et l’ensemble moins exposé.Ouf, la tension retombe. Pique-nique en bas de ce passage un peu chaud.On reprend la descente jusqu’à la bifurcation bonus / refuge.Le bonus du jour : Litznzersattel Sattel Spitz (2868 m), soit 600 m de remontée.Et pour Fred et moi, direct le refuge, situé après un immense lac sur lequel est tracée une piste de ski de fond. Le refuge Madlener peut s’atteindre en bus et du coup l’ambiance est moins montagnarde. Il est bondé. Gilou, outsider non prévu dans la réservation initiale, trouvera une couchette dans un dortoir occupé par de costauds randonneurs allemands, qui vivent fenêtre ouverte. Mais bon, finalement le matin ils nous rendent un Gilou même pas enrhumé, c’est l’essentiel.Côté restauration, le buffet est une vraie pagaille : trop petit pour le nombre de morfales.Il faut jouer des coudes pour gagner sa pitance. Samedi 17 : Refuge Madlener (2000 m) / Getschner Spitz (2965 m) / Wirl (1630 m)D+ : 1000 mC’est la der des der.Quelques nuages font leur apparition mais on garde le sourire, cela tiendra bien jusqu’en début d’après-midi.La motivation et l’allure des troupes sont à la baisse. Nous expédions un Getschner Spitz sans histoire et regagnons, d’abord par une bonne descente, puis par des pistes de ski de fond Wirl.Les voitures sont là, qui nous attendent avec des vêtements propres et des 1664 bien fraîches (un peu petites mais on fait avec).On lève le camp vers 14 h.Enfin on essaye. La voiture de Didier fait un caprice mais après trois quart d’heures d’incantations, et une petite prière de Sylvette à la chapelle voisine, elle daigne démarrer. Nous retrouvons à Feldkirch l’autre équipée qui a profité de notre pseudo panne pour faire emplettes de souvenirs gastronomiques.Cap sur Bourg d’Oisans.Pendant le voyage Gilou boucle les comptes.Il y a ceux qui ont trop payé, et ceux qui sont débiteurs. A l’occasion d’un arrêt à une station service nous mettons sur la table les billets et ceux qui ont des sous à récupérer le font. Des gendarmes en pause café nous observent mais on doit avoir de bonnes têtes car ils nous laissent tranquillement brasser nos biftons.Maison vers 23 h. Bilan du raid● Dénivelée cumulée pour les plus courageux : 9650 m● Dénivelée cumulée pour la plus modeste (moi !) : 6900 m● Météo : 6 jours de soleil, 1 jour blanc● Conditions de neige : poudreuse, manteau stable, bon regel nocturne, pas de réchauffement dangereux en journée● Nombre de bières consommées : 85 unités dont environ 90% de format XL (0,5 l)● Plus gros buveur : j’ai mon idée mais ne dirais rien● Budget du raid : de 330 à 380 €, fonction de la soif. Ce prix s’entend voyage compris (2 voitures diesel pour 9. Merci les chauffeurs !)● Objets oubliés : une lampe frontale à l’auberge de Feldkirch, un bonnet au refuge Heidelberger, une veste Gore Tex au refuge Silvretta (devrait retrouver son heureux propriétaire par voie postale)● Plus belles ampoules : Fred







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