Carnet de route

Hypoxie au sommet des Grandes Buffes ? - Puy Le Haut
Le 07/02/2017 par Marie-Lou Chanove
Fichtre, le temps ne s’annonce pas bien beau, mais cela n’altère en rien notre envie de participer à la sortie concoctée par Eric, le sommet des Grandes Buffes (2164 m) puis la Croix de Cassini en fonction de la nivologie. Après un demi-tour en voiture puis un tour à pied dans Puy-Le-Haut, nous voici lancés, nos skis sur les épaules, sur le Chemin du Lauzet. Qui eut cru qu’après les chutes de neige du week-end nous ne pourrions pas chausser nos skis immédiatement à la sortie des voitures ?
Fort heureusement, le chemin n’a été déneigé que jusqu’à la dernière maison où nous prenons contact avec une neige transformée et humide. A notre passage, des cailloux nous zyeutent d’un air narquois. Notre petit groupe s’ordonne rapidement. Stéphane prend les devants, suivi de Didier, Gérard, Marie-Lou, Eric et Sylviane qui insiste pour nous avoir tous à l’œil. Brindille, notre chien d’avalanche, ne l’entend pas ainsi et sort rapidement de l’écran radar. Nous laissons le Chemin du Lauzet qui mène au Col de Cluy et nous nous orientons sur le flanc sud est vers Pra Perchon. Eric met à profit un arrêt à mi-pente pour aborder des points de nivologie et insister sur la nécessité d’observer régulièrement le manteau neigeux. Au loin, notamment du côté de la Montagne de l’Homme, des plaques-avants semblent s’être formées au-dessus des combes, un secteur où des avalanches ont été répertoriées. Des grappes de skieurs, déversées par le télésiège, s’engagent dans les pentes puis disparaissent dans la brume.
Stéphane reprend du service pour nous assurer une belle trace en pleine pente puis rejoint celle imprimée, a priori, par deux skieurs que nous ne verrons d’ailleurs jamais. Brindille ressurgit de nulle part et ne s’écarte plus des rails qui marquent notre passage. Nous progressons régulièrement, de palier en palier et ne découvrons le replat du sommet des Grandes Buffes qu’au dernier moment. Mais qu’arrive-t-il subitement à Stéphane ? Le voilà torse nu dans une ambiance qui n’a assurément rien de tropical. Quel est donc son secret pour ne pas craindre le froid ? « Je m’imagine qu’une belle vahiné me frotte le dos ». Effet d’un début d’hypoxie ?
Après concertation et compte tenu d’une visibilité fort moyenne (horizon bouché) et des flocons qui se mettent à virevolter, l’idée de poursuivre jusqu’à la Croix de Cassini est abandonnée. Malgré une neige difficile à manier, Stéphane et Didier s’éclipsent rapidement dans les pentes neigeuses puis nous attendent plus bas, au niveau de la route pastorale. La sortie se termine tranquillement à la queue leu leu sur le Chemin du Lauzet, avant de filer Freneytiquement en voiture jusqu’au bar du coin pour assouvir l’envie de ces messieurs … savourer une bonne blonde.