Carnet de route
Coup de balai au promontoire - Refuge du promontoire
Le 20/06/2016 par Christian Lambert
Eric Durdan avait proposé une opération coup de main pour refaire en partie le refuge du promontoire, loger, nourri avec pour seul témoin le soleil et la neige. Programme tellement alléchant que quelques écervelés (Sylviane, Juliette, Didier et Christian puis Marielou et Gérard) se sont lancés dans l'aventure.
Dès le dimanche, Juliette a pu constater que ce n'était pas une opération sans risque car à quelques dizaine de minutes près, elle aurait pu se faire laminer par quelques rochers venus tout droit de la montagne. Elle a dû donc rebrousser chemin pour des jours meilleurs.
Le dimanche a donc été ponctué de nombreux échanges pour savoir si partira partira pas. Eric en manager avisé n'a pas laissé passé l'occasion de cette main d'oeuvre docile. Il a donc organisé un transbahutement des volontaires entre St Christophe en Oisans et la Bérarde. Le périple s’allongeait donc d'une bonne heure entre le plan du lac et St Christophe en oisans.
C'est donc 9 personnes qui ont entrepris ce long périple (les 4 volontaires courageux, Eric, Fréd et Nathalie, les gardiens du refuge du promontoire et 2 journalistes de FR3). A oui, j'avais oublié de dire que nous allions passer à la Télé. Bien sûr, un héliportage avait été convoyé pour transporter les matériaux de base, frisette, tassots divers et variés, isolant,.... mais bien sûr, on peut oublier des choses et ces choses, il faut bien les monter. C'est ainsi que je me suis retrouvé à transporter un pot de peinture blanche de 2,5 litres, une visseuse avec ces 2 batteries pleines, je me suis posé la question de savoir si l'électricité dans les batteries, ça pesait. Peut-être que oui peut-être que non ? En tout cas la peinture blanche de 2,5 litres cela fait au bas mot 3 kgs et les batteries de la visseuse ce n'est pas léger. Tout ceci pour dire que j'étais chargé comme un âne de bât.
Rendez-vous est pris pour 8 heures au plan du lac pour l'aventure. Le cheminement le long de la rive droite du Vénéon se déroule de la manière la plus satisfaisante. Au passage, nous constatons de visu les dégâts occasionnés par cette chute d'un petit pan de montagne. Une voiture nous attend à St Christophe pour nous emmener à la Bérarde. A 10 heures, nous entreprenons la montée vers le refuge du promontoire sous un soleil fort présent. Montée jusqu'au Chatelleret en devisant, découverte juste avant le Chatelleret d'une meije enrobée d'un manteau blanc que l'on n'a pas l'habitude de voir en cette saison. Les portables sont sortis pour photographiés ces instants magiques. Arrivée au Chaterellet sur le coup de 11h40 pour une coupure casse-croûte et repos des épaules endoloris pas les bretelles de sac à dos. Et oui la peinture blanche, elle est toujours accrochée au sac à dos.
Mais, les risques de purge sur la montée au promontoire (ou le souci de ne pas perdre trop de temps pour mettre toute cette main-d’œuvre au travail) font que la coupure prévue est très courte, à peine 15 minutes. Et il faut déjà repartir. Mais là les choses changent. L'altitude commence à faire ressentir ces effets, combinée avec une neige profonde et lourde qui parfois, la traîtresse nous fait passer en dessous des marches gentillement taillées par Eric et Fréd. Tout ceci pour dire que l'approche au promontoire, cela se mérite surtout lorsque l'on a un pot de peinture de 2,5 litres sur le dos.
Enfin vers 15 heures, notre périple s'achève. Une petite collation gentiment préparé par Nathalie nous remet de toute la fatigue de cette montée. Il faut bien vite que la fatigue du voyage s'étiole car notre journée de travail commence.
En 2 temps 3 mouvements, nous troquons nos chaussures de montagne, pantalons de rando et lunette de soleil pour des vêtements de bricolage et nous voici prêt.....
Nous découvrons notre lieu de travail, le grand dortoir constitué d'une vingtaine de couchette et derrière dans les coins sur les bords quelques moisissures qui disons-le tout net rend ce lieu très proche de l'insalubrité. Eric en manager avisé distribue le travail aux volontaires enthousiastes. Il faut tout d'abord viré tout. En 2 temps, les couettes, oreillers et matelas sont entreposés ou on peut car l'espace au promontoire, il n'y en a pas pléthore. La visseuse entre alors en action pour dévisser tout ce qui traîne, parallèlement, quelques courageus(es) s'attaquent à frotter, poncer tout le lambris en place pour faire disparaître ces traces noires et ces moisissures. L'atmosphère devient vite irrespirable. On ne savait pas que l'on allait travailler dans des conditions similaire à celles que l'on rencontrait au XIX ème siècle dans les mines, tout ceci dans un univers blanc à 3092 mètres d'altitude
Les travaux se poursuivent et le soir, tout est dégagé. Le manager qui reconnaissons-le participe activement à l'oeuvre est très satisfait de ses ouailles. Il reste à assainir, Eric, très avisé, avait monté un pulvérisateur pour projeter vinaigre blanc, bicarbonate de soude afin de repartir sur une base saine. La soirée est très agréable puisque il n'y a pas de client, nous sommes donc choyé(e)s par les gardiens. Nous profitons un petit peu du coucher de soleil mais très vite il faut également se coucher car une dure journée nous attend le lendemain.
Mardi 21 Juin, jour le plus long, c'est pas bon pour les travailleurs...., fête de la musique,....
Vers 7 heures, nous renfilons nos tenues de bricolage pour attaquer la journée. Petit déjeuner pris dans la bonne humeur et très vite le signal du départ nous est donné pour remonter dans le grand dortoir. Naturellement, les équipes s'organisent. Première équipe chargée de poser les tassots et l'isolant, Deuxième équipe chargée de poser la frisette après l'intervention de la prémière équipe, troisième équipe chargée des travaux spéciaux et quatrième équipe chargée de l'entretien du chantier. Bien sûr nous n'étions que 5, cela ne fait pas de grosse équipe mais l'ensemble a fait une super équipe terriblement efficace si bien que le soir le chantier était maîtrisé et nous avions la certitude qu'avant le départ des volontaires de la première heure prévu pour le mercredi midi l'opération serait terminée.
Dans l'après-midi nous pouvions observer de ce super observatoire qu'est le promontoire la montée difficile de Marilou et Gérard venus en renfort, pas de regel, une neige encore plus molle rendait la progression des plus difficiles. Dans le milieu de l'après-midi, nous passions donc de 5 à 7. Qu'allait-il faire. Car dans le grand dortoir, il était difficile de mettre une équipe supplémentaire. Mais Eric, en manager avisé leur a trouvé une occupation taillée à leur mesure. Une petite salle hors sac dans l'enceinte même de la pièce à vivre qui d'après les gardiens ne sert à personne pourrait être démonté. Ce qui libérerait un peu d'espace pour y loger un poêle à bois. Et oui au refuge du promontoire, il n'y a pour l'instant pas de chauffage. ce sera pour l'automne prochain. Gérard et Marilou se mettent à l'ouvrage pour casser, scier les cloisons de placo et refaire un espace sympa prêt à accueillir un poêle
Entre temps quelques clients débarquent, il faut donc dans notre espace de travail réaménager quelques couchages. De toute manière, nous n'avons pas les mêmes horaires. Les derniers devant quitter le refuge vers 6 heures. Nous pouvons donc dès 7 heures investir nos lieux de travail respectif et mener à bien la fin des travaux avant notre départ fixé à 13 heures. Nous devons nous arrêter vers 11h30 pour prendre un dernier repas avant la redescente. Vers 11h15, tout est terminé, toute la frisette est posée et le grand dortoir a pris un coup de neuf. Marilou et Gérard en sont également au finition en posant un joli plancher en chêne qui remplace avantageusement le lino qui était en place. Mais, Eric en manager avisé, commence à tailler des plynthes dans les morceaux de frisette. Il a une idée le bougre. Les plynthes cela fait plus fini et en poussant un peu la contrainte de 11h30, on va bien finir par y arriver. Tout le monde s'y met. Eric, avec l’égoïne coupe la frisette en long pour faire les plynthes. Chacun se prend une plynthe pour arrondir le dessus à l'aide de papier de verre et moi avec une égoïne et la visseuse, nous nous occupons de les couper à dimension et les poser. Si bien qu'avec cette nouvelle organisation, nous posons toutes les plynthes à la fois au sol mais également au plafond. Je fais une aparté sur la nature de notre travail, à 3092 mètres, il n'y a pas la fée électricité, c'est donc avec des outils à main que nous avons opéré, scie égoïne, papier de verre,....
Tout est nickel, un repas pris rapidement et nous entamons à 4 la descente (Fréd, Juliette, Didier et Christian) avec pour objectif d'être en bas en 2 heures car une voiture nous attend pour faire la bérarde, St Christophe. Nous entamons la descente du promontoire dans une neige moelleuse à point et c'est sur les fesses que nous commençons la descente. Fréd, le gardien, fait la trace et il ne reste plus qu'à poser délicatement nos fesses dans la trace pour se retrouver très rapidement au chatelleret. 5 minutes pour boire un coup et nous repartons au pas de course vers la bérarde. Vers 15H30, nous arrivons à la bérarde. Nous nous engouffrons dans le véhicule qui nous attendait. Nous nous retrouvons très rapidement à St Christophe. Il faut alors que nous reprenions la rive gauche du Vénéon pour se retrouver au plan du lac ou là Oh bonheur, nous prenons quelques instants pour tout simplement boire un pot.
Je voudrais au-delà du récit que j'ai pu en faire remercier Eric pour la remarquable organisation de ce chantier et le plaisir que nous avons pu avoir tous à participer à cette réalisation. Je conseille vivement à ceux et celles qui n'ont pu s'associer à cette aventure de prendre un autre train qui se présentera, je n'en doute pas. Cela forge l'amitié.